Ciné-concert « La belle nivernaise »

Trio de François Raulin avec Bruno Chevillon et Christophe Monniot
Les Grandes Voix Bulgares, direction Ilia Mihaylov
Film muet de Jean Epstein (1924)

Créé en 2007 à Aoste (Italie) en cloture du Festival « Strade Del cinema », re-créé à Sofia et Varna (Bulgarie) en ouverture du festival du film français en Novembre 2017, cette rencontre exceptionnelle a marqué les esprits et a reçu une standing ovation à chaque représentation.

L’émotion que dégage le film de Epstein est ici décuplée par les voix envoutantes du choeur et l’écriture originale de François Raulin pour le trio. Une osmose unique entre le jazz européen actuel, la musique intemporelle des chants traditionnels et l’image d’un maitre du muet . Ilia Mihaylov et François Raulin ont étroitement collaboré pour trouver un terrain de jeu original ou chaque partie s’exprime pleinement, se répond, se mélange en un contrepoint de plus en plus serré à mesure que le film se densifie.

ILIA  MIHAYLOV

a fait ses études à la Juilliard School, à New York, à la Conservatoire de Lausanne et de Genève  et  il a obtenu une maîtrise en direction dorchestre de lABRSM, Londres. Depuis 1999, Ilia Mihaylov est le directeur  du chœur « Les Grandes Voix Bulgares » (connu comme Le Mystère des Voix Bulgares), qui a gagné le prix Grammy et le Grand prix du disque. Avec le chœur, il a travaillé  avec le musicien bulgare de renommée mondiale Theodosii Spassov. En 2012 la chaîne de télévision française MEZZO diffuse un film consacré à son travail, et en 2008 BBC Radio 3 enregistre le concert de Chants Orthodoxes, en lincluant dans son programme prestigieux « The Choir ». Avec « Les Grandes Voix Bulgares » il a donné plusieurs masters class, notamment pour l’Université de Harvard et Université Paris 8.

En  2011 il devient chef dorchestre permanent de la Philharmonie de Sofia, assumant la direction du Chœur philharmonique national « Svetoslav Obretenov ».  Ilia Mihaylov est lun des fondateurs de lAssociation Musicale Bulgare et il en est le directeur artistique.

 

LES GRANDES VOIX BULGARES

Le son unique, très particulier, du chant folklorique bulgare est rempli dune d’énergie puissante, comme si ce son jaillissait directement de la terre elle-même.

Il est connu dans le monde entier pour sa technique vocale gutturale, basée sur le processus de vocalisation tout à fait naturel qui soutient le son avec les muscles de la gorge et non pas avec le diaphragme. Les chansons traditionnelles capturent toutes les spécificités de l’âmebulgare entière et impétueuse. Le Choeur Féminin est composé dedouze à dix-huit chanteuses et leur répertoire est extrêmement varié, allantde chansons interprétées acappellaaux chansons accompagnées dinstrumentstraditionnels bulgares. Les chanteuses portent des costumes folkloriques venant de toutes les régions de la Bulgarie.

 

BRUNO CHEVILLON

Diplômé des Beaux Arts en 1983 où il étudie la photographie, il suit parallèlement l’enseignement de contrebasse classique de Joseph Fabre au conservatoire d’Avignon. Il fait partie du Groupe de recherche et d’improvisation musicales(GRIM), puis intègre le collectif lyonnais ARFIoù il fera une rencontre déterminante : celle de Louis Sclavis. Bruno Chevillon est ensuite associé à une grande partie des projets du clarinettiste.

Outre sa longue collaboration avec Sclavis, le contrebassiste joue avec les acteurs principaux du jazz avant-garde et des musiques improvisées :Marc Ducret,Michel Portal,Claude Barthélemy, Stéphan Oliva, François Corneloup, François Raulin, Joey Baron, Elliott Sharp, Franck Vigroux, Benjamin de la Fuente, Samuel Sighicelli, Laurent Dehors, Gerome Nox, etc.

Essentiellement sideman, Bruno Chevillon s’épanouit toutefois aussi en solo, notamment dans son spectacle sur Pier Paolo Pasolini. La musique contemporainefait aussi partie de son travail. Bruno Chevillon possède de grandes qualités d’instrumentiste : vélocité, précision et justesse peu commune. Son intelligence musicale fait de lui un contrebassiste majeur de la scène jazz européenne. En 2007, il enregistre son unique album solo Hors-Champpublié sur le label d’Autres Cordes qui mélange contrebasse et électronique. En 2014, il intègre l’Orchestre national de jazzcomme conseiller artistique, aux côtés d’Olivier Benoit.

 

CHRISTOPHE MONNIOT

étudiele saxophoneau conservatoire de Caen, et obtient une maitrise en musicologie à l’universitéde Rouen. Il se fait remarquer au sein du groupe de Laurent Dehors, puis avec la création de la Campagnie des musiques à ouïr, trio musico-campagnard délirant. Ses impressionnantes qualités de soliste lui ont valu d’être appelé au sein des groupes de Stéphan Oliva, Daniel Humair, Patrice Caratini, ou du festif Sacre du tympande Fred Pallemou l’ONJde Paolo Damiani de 2000 à 2002.Il ajoute à son côté iconoclaste en titrant ses morceaux de manière originale: Drame en baisse, Rhétorique pour un barbare, La promenade du rat musqué, ou en déconstruisant complètement des standardscomme Desafinadoou Muskrat Ramble.

Il n’a pas peur des projets originaux :en 2001 à Coutances, un spectacle solo sur Tino Rossi. En 2007, Vivaldi Universel, commande du Rhino Jazz Festival, pour réinterpréter les Quatre saisonsde Vivaldi, à la lumière du changement climatique. AvecEmil Spanyi, claviériste reconnu, il créeOzone en 2006, afin de proposer une lecture très personnelle, résolument électrique et électronique, des standards du jazz. Leur premier CD a été salué par lAcadémie Charles Cros.Ila également fait la preuve de son talent dans le domaine de l’écriture musicale, que ce soit pour grande formation comme le JPOA, ou pour des formules plus réduites.Il manifeste un goût prononcé pour les alliages sonores décapants ou inédits.

Avec Station Mir, il explore toutes les facettes expressives d’un trio acoustique dont l’instrumentation renvoie autant à la musique de chambre qu’aux folklores imaginaires.